DÉVELOPPEMENT DURABLE ?

Comment imaginer une croissance infinie dans un monde fini ?

La fin de certaines ressources naturelles est déjà prévisible :
2012 : fin du terbium
2018 : fin du hafnium
2021 : fin de l'argent
2022 : fin de l'antimoine
2023 : fin du palladium
2025 : fin de l'or fin du zinc fin de l'indium
2028 : fin de l'étain
2030 : fin du plomb fin du lithium
2038 : fin du tantale
2039 : fin du cuivre
2040 : fin de l'uranium
2048 : fin du nickel
2050 : fin du pétrole
2050 : fin du lithium
2064 : fin du platine
2072 : fin du gaz naturel
2087 : fin du fer
2120 : fin du cobalt
2139 : fin de l'aluminium
2158 : fin du charbon

Source : terresacree.org

En admettant que ces estimations soient pessimistes, voire tendancieuses, on peut espérer une échéance un peu moins proche.
Une exploitation plus raisonnée, la découverte de nouveaux gisements, l’exploitation de ressources jusque là considérées comme économiquement non rentables peuvent nous laisser imaginer encore quelques décennies de répit.
Qu’importe, si quelques décennies sont beaucoup pour une génération, elles ne sont rien à l’échelle de temps de l’univers et l’impasse est belle et bien devant nous.
Peut-on encore s’accrocher au mythe de la croissance telle que la conçoive les économistes ? Si la croissance ne se mesure qu’en fonction du PIB, elle suppose d’avantage de consommation et de production.
Une croissance qui se maintient, c’est une exploitation exponentielle des ressources .
En imaginant un taux de croissance de 3 %, situation qui semble économiquement confortable : en 20 ans… 1,0320 = 1,8 ; en 50 ans 1,0350 = 4,38 !!!
Pour la durabilité, il va falloir trouver d’urgence d’autres planètes à exploiter, la notre n’y suffira pas.
Et si je considère que 80 % des ressources mondiales sont exploitées par seulement 20 % de la population mondiale… s’il me prend à rêver d’équité entre les humains de cette planète… alors, combien de planètes pour satisfaire ce besoin d’expansion ?
Comment cela peut-il être viable ? A très court terme, pour une génération, peut-être… et après ?
Dans ces conditions, cette belle expression dans l’air du temps qui vient s’ajouter à notre sigle STI m’apparaît comme une cruelle illusion !
S’il y a développement, avec des ressources limitées, il ne peut être que social.

1.1.1 du programme du tronc commun.
Paramètres de la compétitivité.
Importance du service rendu (besoin réel et besoin induit).

C’est bien sur cela que tout se joue, mais cela dépasse très largement nos compétences de techniciens. Quels sont les besoins fondamentaux de l’être humain pouvant être assouvis en toute égalité entre les peuples en préservant l’équilibre de notre planète ?
Est-ce encore jouable dans un souci de compétitivité ?
Peut-on encore rêver d’innovation seulement en termes de technologie… et de procédés de marketing ? L’innovation, je ne la vois que dans l’émergence d’autres modes de vie, d’une société inventant un rapport au monde fondamentalement différent de ce qu’il est actuellement.
Une telle remise en cause est-elle concevable ? Peut-être… ou pas… c’est l’inconnu. Une utopie angoissante, alors réfugions nous derrière ce concept de développement durable… et ça durera ce que ça pourra durer. Après-nous, advienne que pourra !

C’est donc dans ce contexte d’interrogations profondes qu’il va falloir ingurgiter des sommes de connaissances sortant de mon domaine de compétences, survoler des champs technologiques non maitrisés ...
Pour répondre à une question lue sur ce forum, j’ai parfois bien du mal à dormir.

Bonjour,

Après lecture de notre avenir, il faudra dans quelques temps penser à ouvrir de nouvelles formation du style:
- comment retrouver tous ce que l'on a perdu dans les décharges. je crois qu'il y a de quoi s'occuper un peu.
- Si l'on doit revenir à l'age de pierre, on pourra remettre au gout du jour quelques formations anciennes sur les constructions en pierre et en bois. on a toujours de quoi espérer un peu. Bon d'accord, il n'y aura pas du boulot pour tout le monde, mais on pourra étudier comment ils faisaient au moyen age, un peu de travail pour les profs d'histoire.

A+ bonne réforme

Concernant le DD, il me semble avoir compris l'une des ambitions expliquée par le doyen des IG:

... attirer les filles vers les études
supérieures scientifiques et technologiques longues.
Dans le nom STI2D, le choix a été fait délibérément
de ne pas opposer industrie et développement durable
– thème dont on dit qu’il intéresse tout particulière-
ment les filles.

http://www.pedagogie.ac-nantes.fr/servlet/com.univ.collaboratif.utils.LectureFichiergw?CODE_FICHIER=1294390775741&ID_FICHE=9947

Tiens j'en remet une petite couche, par rapport à un de mes précédents "post" à ce sujet, concernant l'escroquerie intellectuelle du développement durable tel qu'on nous le présente.

Une autre politique de conception aurait du être considérée lors de l'élaboration du programme STIDD : par exemple : réparer vaut mieux que recycler ! Maximiser la durée de vie du matériel que nous possédons est à la fois plus facile, plus écologique et moins coûteux que de le désosser pour en récupérer quelques matières premières. Il faudrait concevoir les produits en vue de la maintenance et de la durée de vie maximum (que penser d'une machine à laver le linge dont la durée de vie actuelle et d'environ 7 ans alors que des modèles des années 70 fonctionnent encore !).
Nous ne pouvons pas continuer a construire du matériel destiné à être immédiatement remplacé par la génération suivante, sous prétexte de croissance et de rentabilité pour les actionnaires. Le meilleur moyen d'être efficace et économe est de réutiliser ce que nous avons déjà !

Il faudrait plutôt apprendre à se consacrer à la production de biens en moindre quantité mais de meilleure qualité, tant en termes d'utilité sociale et environnementale que de processus de production, cela implique que l'on renonce aussi aux gains de productivité qui accompagne la croissance quantitative.
Ce qui ressemble à un problème est au contraire la solution : produire une valeur ajoutée plus élevée (en qualité) sans bénéficier des économies en heures de travail fournies par le productivisme destructeur, c'est nécessairement avoir besoin de plus de main-d'œuvre.

Utopie, utopie quand tu nous tiens.